Avertissement :
Cet historique est la copie exacte de ce que M. Marcel LEMOINE (maire du village de 1944 à 1976) a fait figurer dans la monographie de Saulx-Marchais parue en juin 1979.
L'Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul, date de 1719.
Elle a été construite par Monseigneur Phelippeaux,
Seigneur et Comte de Pontchartrain, pour remplacer celle qui était en ruines et
avait parait-il été incendiée lors du terrible hiver de 1709. Elle était située au milieu de l'ancien
village, mais celui-ci fut détruit pendant la guerre de cent ans et en 1708 -, ainsi qu'on peut le constater sur un plan
de cette époque, il ne restait que l'église et le cimetière, (celui-ci était
situé à environ deux cents mètres à gauche du chemin avant d'arriver à
l'église, donc en dehors des limites de l'ancien village.
Pour des causes inconnues, mais dont le manque d'eau
devait être la principale, le village s'est reconstruit peu à peu sur son
emplacement actuel.
De l'ancienne église, il ne subsiste qu'une croix,
probablement l'emplacement du chœur, au lieudit «
Une chapelle dédiée à Saint-Pierre, connue pour ses
processions solennelles, a existé autrefois près de la fontaine du Bas-Rouet,
au milieu du hameau de même nom, maintenant territoire de Vicq, mais, qui selon
toute vraisemblance, devait à cette époque appartenir à Saulx-Marchais. La chapelle a disparu vers la fin du XVII
siècle et le hameau au cours du siècle suivant.
Il n'en subsiste rien, mais à
Ainsi qu'il a été dit plus haut, notre église a été
construite en un temps record en1718 - 1719, par Monseigneur Phélippeaux, sous
la direction de Romain de Saint-Domingue, inspecteur général des Ponts et
Chaussées de France, près de la ferme de
Voici les dates principales de cet événement:
28 septembre 1718
acte de donation de Monseigneur le Chancelier de
Pontchartrain à la paroisse de Saulx-Marchais de 45 plus une demie, plus un
tiers de perches pour y construire une église et y établir un cimetière
attenant. Le même jour, pose de la
première pierre.
7 septembre 1719
bénédiction de la cloche qui s'appelle « Louise » et
dont le parrain est le Seigneur de Pontchartrain, (il n'est pas fait mention de
marraine).
17 septembre 1719
dédicace de l'église par Monseigneur l'Evêque de
Chartres, entouré des prêtres des paroisses environnantes.
C'est une église de style composite ou le roman
domine porte, intérieur, fenêtres. La
façade agrémentée de briques rouges, rappellerait la renaissance, le toit du
clocher était autrefois en forme de dôme allongé à quatre pans, couvert en
tuiles grises ainsi que l'église. Il a
été refait en 1912 et est maintenant couvert en ardoises.
Les douze fenêtres éclairant l'église, étaient à
l'origine garnies de vitraux en verre clair, elles ont été remplacées il y a vingt ans par des châssis en fer
garnis de verre cathédrale; détail remarquable, les grilles en fer forgé
protégeant les baies et qui datent de la construction de l'église sont intactes
et sans trace de rouille.
Le clocher, qui supportait deux cloches, n'en a plus
qu'une provenant de l'ancienne église, l'autre a disparu, sans doute pendant la
période révolutionnaire.
Cette cloche, une des plus riches du Canton, a été
faite par François Moreau. Elle n'a pas
un très beau son étant fêlée pourtant son auteur avait refait quelques années
auparavant l'Emmanuel fondu en 1861 par François Legay, le fameux bourdon de
Notre Dame de Paris. Elle porte
l'inscription suivante: « En 1687, j'ai été bénite par Messire Pierre Vasnier,
Curé de Saulx-Marchais et nommée Marie par haut et puissant seigneur Armand de
Béthune, Marquis de Charost et Comte de Beynes, Président de
(Armand de Béthune, descendant de Sully, était fils de Louis, duc de Charost. Il épousa en 1657 la fille du Surintendant Fouquet, nommée sur la
cloche).
Elle porte aussi les noms de ses auteurs, les armes
de ses parrains et marraines, ainsi que de nombreuses arabesques. Toutes ces inscriptions et décorations
paraissent avoir été dorées.
En dehors d'une partie des matériaux et de la
cloche, il n'y a probablement que les statues de Saint-Pierre et Saint-Paul,
placées dans les niches de façade et une tête d'ange scellée derrière la
sacristie, support d'une statue disparue, qui proviennent de l'ancienne église,
elles sont restaurées grossièrement avec du plâtre, les saints n'ont pas de
mains.
La façade était ornée d'une horloge qui doit avoir
cessé de fonctionner vers 1830 1835. Les débris existent encore dans un recoin
du clocher, on voit encore la planche vestige de l'ancien cadran.
Le lambrissage intérieur en beau chêne, a été posé
en 1867 ou 1868.
A part la façade qui s'effrite, le bâtiment est en
assez bon état, la toiture de l'église a été refaite dernièrement. Auparavant,
à part la réfection du clocher en 1912, je n'ai trouvé trace d'une grosse
réparation qu'en 1817, ayant coûté 339 francs.
Les dimensions sont de . longueur:
Un mur de clôture entourait l'ensemble, place,
église et cimetière.
Les murs de la place étaient décorés en briques
comme la façade de l'église, ce qui devait être très harmonieux, il n'en
subsiste que des vestiges sur le côté nord, le côté sud ayant été démoli lors
de l'agrandissement de la place en 1875.
Le presbytère
était situé en face de l'église à l'angle des chemins N° 1 et 2, mais il lui
est bien antérieur.
En 1632, Jean Lemoine, curé de Saulx-Marchais y
demeurait. il a dû être considérablement agrandi au moment de la construction
de l'église. En 1790, c'était une
propriété importante comportant plusieurs corps de bâtiments et comprenant
plusieurs chambres, plusieurs salles, une cuisine, plusieurs caves, écuries,
bûcher, grange et greniers, un jardin d’un tiers d'arpent (17 ares environ).
Vendu pendant
Cependant, sur les murs intérieurs d'un bâtiment
plus récent, on pouvait encore voir, il y a une vingtaine d'années les restes
de belles décorations murales. Un
nouveau propriétaire démolissant le bâtiment primitif pour le reconstruire sur
place en maison moderne, a trouvé des pierres avec inscriptions latines qui
peuvent provenir de l'ancienne chapelle du Bas-Rouet. Il a également trouvé sous le carrelage, des
scories en assez grande quantité, indiquant l'emplacement d'une ancienne forge.
Les ressources
du curé, comprenaient en 1790, la treizième gerbe sur toute l'étendue de la
paroisse et
Il possède 80 perches de terre et paie
Il paie aussi
Le curé de Saulx-Marchais Ch. Hamel, qui avait
d'abord collaboré à l'organisation de la commune a refusé de prêter le nouveau
serment de fidélité le 28 mars 1791. Il a été remplacé le 15 mai de la même
année par Pierre Rousseau, précédemment curé de Méré.
Notre dernier curé a dû exercer le culte en 1793,
car, le 26 décembre 1792, il a été nommé greffier de l'état civil. On ignore ce qu'il est devenu, ainsi que son
prédécesseur.
Depuis, la paroisse a été rattachée à diverses
cures, voisines, Auteuil, Thoiry, Beynes, Neauphie-le-Vieux, maintenant nous
sommes desservis par un prêtre du groupement de Montfort l'Amaury.
A plusieurs reprises, la municipalité a tenté
d'aménager un presbytère, le dernier projet approuvé par l'autorité de tutelle
en
Le cimetière
attenant à l'église a été agrandi à plusieurs reprises. A l'origine, il ne comprenait que la partie située
derrière la sacristie, on y accédait par deux portes donnant sur les allées,
situées de chaque côté de l'église en bordure des murs de clôture et aussi par
une porte donnant sur une sente aboutissant à la sente dite du Pressoir.
En 1866, Mr. et Mme BRANDT, font don à la commune de
En 1875, don de Mr. Henri Fresgot de 8 ares 34 avec
obligation d'en vendre 2 ares 24 à certains voisins, pour agrandissement de la
place communale.
En 1903, le Conseil Municipal sollicite et obtient
l'autorisation d'affecter la partie située au sud de l'église à
l'agrandissement du cimetière pour y établir des concessions. Il n'a pas changé depuis cette date, sauf la
construction du monument aux morts et la pose de la grille en face celui-ci en
1920.
Il y a lieu de noter ici, pour détruire une légende,
le don de 3 000 francs fait en 1869 par Mlle Brandt, sous les conditions
suivantes.- cette somme sera placée en rente sur l'Etat et le produit servira
aux travaux et embellissement de la commune de Saulx-Marchais.
Depuis un certain temps, les municipalités
successives envisageaient de restaurer la façade de notre église qui se
dégradait. Mais reculaient devant la
dépense car notre commune a peu de ressources.
Mais tout à coup un miracle s'est produit. Un
magicien est apparu dans notre ciel et s'est dirigé vers l'église. Il avait les traits de notre curé Monsieur
l'Abbé POTEPA. Séduit par le cachet de
celle-ci il s'est mis en tête de restaurer la façade.
Il fallait un certain courage pour entreprendre
seul, ce travail. La principale
difficulté provenait du fait que les briques des parements qui s'effritaient,
étaient d'un modèle qui ne se fait plus.
Alors il les a descellées et retournées, parfois les sciant en deux pour
remplacer celles qui étaient entièrement détruites, faisant le même travail
pour certaines pierres.
Les statues
de Saints qui ornaient la façade étaient également très détériorées et avaient
été grossièrement réparées avec du plâtre.
Il les a fait restaurer par un spécialiste. Alors il s'est avéré que s'il s'agissait bien
de Saint-Pierre, par contre Saint-Paul était en réalité Saint-Maur.
Effectivement, cela paraît normal quand on sait qu'autrefois les habitants
étaient en majorité des vignerons.
Justice est rendue.
Le résultat est magnifique et notre église a repris
son aspect primitif.
La couverture
du clocher était aussi en ruine, l'ouragan d'août
Le 12 février 1971 le conseil municipal décide de le
remettre en état ce qui a été fait par une maison spécialisée et a coûté
Poursuivant son oeuvre, il décide d'affecter cette
somme à la refonte de la cloche que l'on entendait à peine. Ce fut une heureuse
initiative, car une fêlure circulaire que personne n'avait vue, s'était
agrandie, et une partie de la cloche, pesant plus de
Puis, rajeunie, notre cloche qui pèse environ
Elle porte l'inscription suivante.-
en 1687 - dans
l'ancienne église, je m'appelais MARIE, j'ai été bénie en 1972 par Monsieur
l'Abbé Michel THEZARD, vicaire épiscopal et nommée aussi MARIE, par mes
parrains et marraines - Marcel LEMOINE, maire de Saulx-Marchais, Irène
PHILIPPE, maire adjointe, ainsi que: Christophe CARDINAUD, Christian FAROULT,
Nadine DRUYER, Charline MOREAU dans l'année de leur profession de foi. Abbé Edouard POTEPA, desservant la paroisse. BELLEE, Maître Fondeur à Orléans.
Puis le 9 avril 1972 eut lieu le baptême, au cours
d'une cérémonie solennelle par Monsieur l'Abbé Michel Thézard, vicaire
épiscopal, curé doyen de Montfort l'Amaury, en présence de presque tous les
habitants.
Quelques jours plus tard elle reprit sa place dans
le clocher et maintenant elle sonne joyeusement toutes les cérémonies
religieuses. Pour parachever son oeuvre,
notre curé a voulu installer une horloge électrique, à l'emplacement de
l'ancienne : elle sonne les heures et les demies.
Aussi, notre église, a repris son aspect primitif et
fait l'admiration générale, grâce à notre curé.
Au nom de tous les habitants, je tiens à lui
exprimer ici, notre gratitude et nos remerciements.
Fin de la
narration de Marcel Lemoine
Les événements
suivants :
Un don anonyme d’environ 3000€
a été fait pour réparer l’horloge.
Une réfection de l’église a
été réalisée dans le cadre du contrat rural.
L’église est inscrite depuis
l’an 2000 à l’inventaire des monuments historiques. Le site est maintenant
protégé dans un rayon de